
Communiqué
Patrice de Bénédetti, danseur, chorégraphe et musicien des arts de la rue, a été condamné à 18 mois de prison ferme et 18 mois avec sursis, pour violences sur son ex-compagne.
Les révélations de ces violences, le silence qui les entoure, et le fait que les informations ne circulent que par des bruits de couloirs, ou à l’occasion de discussions informelles, nous poussent à réagir publiquement.
D’abord, pour dire notre soutien entier et inconditionnel à la victime, et aux victimes en général. On vous croit.
Ensuite, pour rappeler que les arts de la rue ne sont pas un secteur en dehors des violences sexistes, sexuelles et de genre. Le silence est l’arme des dominant·es, alors nous devons prendre la parole.
Cet homme est un arbre qui cache une forêt. On ne peut pas se contenter de tourner autour de lui, comme s’il était le seul à commettre des violences et à perpétuer le système de domination qui fait tant de victimes.
Nous devons arrêter de prétendre que le talent est un pare-feu. Les piédestaux sur lesquels nous mettons les artistes érigés en icônes ne les dédouanent pas des violences qu’ils commettent*.
Les victimes subissent des conséquences multiples, qui vont au-delà du traumatisme de l’agression : elles risquent de subir des répercussions dans leurs rapports sociaux, dans leurs espaces de travail… De plus, le patriarcat est un système violent qui fait des victimes au-delà même du principe d’agression individuelle.
Les femmes, quelle que soit leur orientation sexuelle, et les personnes LGBTQIA+, sont les principales victimes des violences sexistes, sexuelles et de genre, et du patriarcat. Elles sont moins visibles, sont plus attaquées, sont sans cesse remises en cause dans leur légitimité.
Et pourtant, ce sont celles qui se mobilisent le plus pour tenter de changer les choses, qui interrogent leurs propres comportements et leurs propres privilèges.
Or, on attend tout le monde à l’endroit de cette prise de conscience, et de la remise en question du patriarcat artistique et culturel.
Il y a trop d’affaires, d’alertes, de paroles prises, de positions affirmées, pour clamer l’ignorance. Personne n’ignore.
Maintenant, on se bouge. On se forme individuellement et collectivement aux questions de violences, on adapte nos comportements, nos manières de créer, nos façons de célébrer la créativité, on écoute, on n’estime jamais qu’on a fait le tour de la question, on prend en compte ce que les personnes minorisées nous disent.
Admettons qu’on n’est pas parfait·e, et arrêtons de faire de la merde.
On tiendra des comptes.
La commission Égalité des genres des fédérations des arts de la rue
*Nous utilisons ici le masculin pluriel, étant donné que l’écrasante majorité des agressions est commise par des personnes se reconnaissant dans ce genre.
Ressources :
Si vous avez été ou êtes victimes de violences sexistes, sexuelles et/ou de genre dans le cadre professionnel (culture), vous pouvez contacter le numéro de la cellule d’écoute d’AUDIENS (01 87 20 30 90 – violences-sexuelles-culture@audiens.org)
Si vous voulez débuter la mise en place d’actions contre les VSS au sein de votre structure, vous pouvez consulter le Guide contre les violences sexistes et sexuelles rédigé par la commission
Si vous voulez contacter la commission Égalité des genres :
commission-egalite@federationartsdelarue.org